Rapp. Comm. int. Mer Médit., 36,2001
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Introduction
Le golfe d’Arzew, de par ses deux ports pétroliers et son importante
zone pétrochimique, est l’objet de rejets chroniques chargés d’hydrocar-
bures. Ces polluants se concentrent particulièrement dans le sédiment
superficiel. Ce dernier est la matrice sélectionnée pour évaluer le niveau de
contamination de ce golfe. 
Matériels et méthodes 
Le golfe d’Arzew (Fig. 1), soumis aux in?uences côtières et océaniques,
a été échantillonné au mois d’août 1997, en 8 points sélectionnés selon la
texture du sédiment et les sources potentielles de pollution. Les hydrocar-
bures sont extraits du sédiment lyophilisé, sur dispositif soxhlet, par un
mélange hexane-dichlorométhane. Le rendement de l’extraction et estimé
par l’addition d’étalons internes (dihydroanthracène et nC32). Les extraits
sont purifiés et fractionnés par chromatographie sur colonne ouverte (gel
de silice et alumine), selon le protocole IOC [1]; l’analyse des fractions
recueillies est réalisée par chromatographie en phase gazeuse, colonne
capillaire et détecteur FID. Pour chaque série d’extraction, un blanc de pro-
cédure et un échantillon de référence certifié (IAEA 383) sont analysés; les
résultats sont exprimés en µg/g de poids sec.
Résultats et discussion 
Les concentrations totales d’hydrocarbures non aromatiques (HNA)
varient de 5,31 à 737 µg/g de poids sec (Fig. 2). Les plus grandes teneurs,
signe d’une forte pollution pétrolière [2], sont relevées à des fonds supé-
rieurs à 60 mètres (stations 2, 5 et 7). Les chromatogrammes de la fraction
aliphatique présentent une distribution bimodale ; le premier mode est cen-
tré vers n-C18 – n-C25 et le second vers n-C29 – n-C33 (Fig. 3). Les
-alcanes impairs prédominent dans la majorité des stations, traduisant
ainsi des apports de cires cuticulaires des végétaux [3]. L’approche multi-
diagnostique établie par le calcul des CPI (Carbon Preference Index), la
présence des doublets n-C17-pristane et n-C18-phytane et de l’UCM
(Unresolved Complex Mixture) sur la majorité des chromatogrammes, per-
mettent la mise en évidence d’une source anthropique pétrolière, résultat
probable de l’implantation de l’importante zone pétrochimique et de l’ac-
tivité pétrolière présente dans le golfe.
Une Source biogène récente allochtone, marquée par des rapports n-
C29/n-C17 supérieurs à 1, et la prédominance dans certaines stations des
composés impairs, est également mise en relief. Les in?uences phyto-
planctoniques et algales autochtones sont également présentes. Ces
in?uences d’origines et de sources différentes agissent de concert et de
manière inégale sur les sédiments du golfe d’Arzew, de telle sorte qu’une
station donnée est soumise à une contamination pétrolière récente et est,
suite à cette pollution, caractérisée par une forte activité bactérienne et/ou
par une production primaire non nulle, enrichissant le milieu en alcanes
biogènes récents. A cela s’ajoutent les apports terrestres d’hydrocarbures
autres que pétroliers (végétaux, feux de forêts,...). 
Les teneurs en hydrocarbures polyaromatiques (HPA)totaux évoluent de
4,79 µg/g à la station 4, à 122 µg/g, à la station 7. Cette dernière, mal-
gré sa situation au large de la côte Est du golfe, semble être un lieu
d’accumulation des rejets pétroliers issus des industries côtières
d’Arzew. Les stations situées près de la côte (1, 2, 3, 6 et 8) présentent
toutefois des concentrations élevées. Les composés polyaromatiques
identifiés sont au nombre de seize, partagés entre composés méthylés
(méthyl-1 naphtalène, éthyl-1 naphtalène, triméthyl-2,3,6 naphtalène,
méthyl-2 phénanthrène, méthyl-1 phénanthrène, diméthyl-3,6 phénan-
thrène et méthyl-1 pyrène) et parents (naphtalène, acénaphtylène, acé-
naphtène, phénanthrène, anthracène, ?uoranthène, pyrène, chrysène et
pérylène). Ces derniers prédominent dans l’ensemble du golfe, excep-
té aux stations 3 et 6 où les HPA alkylés à 4 et 5 noyaux condensés
caractérisent les apports pyrolytiques [2]. L’importance du mono-
méthyl phénanthrène au regard du composé parent et du di-méthyl
phénanthrène dans toutes les stations du golfe, confirme la forte
in?uence des rejets pétroliers dans la zone. L’analyse multi-diagnos-
tique suggère que le golfe d’Arzew est sous l’in?uence conjuguée des
rejets directs d’origine pétrolière et indirects d’origine pyrolytique
(torchères).
Enfin, le calcul des MOPI (Marine Oil Pollution Index) [4] permet d’af-
firmer que les sédiments du golfe d’Arzew sont soumis à des in?uences
pétrogéniques fortes à modérées. 
Références
1. I.O.C., 1990. The determination of petroleum hydrocarbons in sediments.
Manuals and guides, UNESCO, n°11, 96p.
2. Bouloubassi I. et Saliot A., 1993. Investigation of anthropogenic and natural
organic inputs in estuarine sediments using hydrocarbons markers (NAH,
LAB, PAH). Oceanologica Acta, 16 (2) : 145-161.
3. Lipiatou E. et Saliot A., 1990). Sources, distribution and transport of natu-
rally – occuring hydrocarbons in the Northwestern Mediterranean sea. In
Water Pollution Research, report 20 « EROS 2000 »European River Ocean
System), J. M. Martin and H. Barth (eds) pp. 239-251.Second workshop on
the North – West Med. Sea, Blanes, Spain. .
4. Payne J. R., Clayton J. R., Phillips C. R., Lambach J. L. et Rarmer G. H.,
1985. Marine oil pollution index. Oil and petrochemical pollution, 2 : 173-
191.
NIVEAUX, SOURCES ET ORIGINES DES HYDROCARBURES DANS LE SÉDIMENT SUPERFICIEL 
DU GOLFE D’ARZEW (ALGÉRIE)
Sellali B*., Bencheikh S., Azzouz M. et Boudjellal B.
ISMAL, Laboratoire de pollution marine, Sidi-Fredj, Staoueli, Algérie
Résumé
L’analyse des hydrocarbures présents dans les sédiments superficiels du golfe d’Arzew a permis d’évaluer les niveaux des contaminants
et de caractériser les sources et les origines de ces derniers. La source exubérante est pétrolière ; elle traduit principalement les in?uences
littorales de l’importante zone pétrochimique implantée dans le secteur Ouest du golfe où débouchent un oléoduc et un gazoduc. Une sour-
ce biogène récente allochtone et autochtone est également mise en évidence.
Mots clés : Hydrocarbures, Sédiments, Contamination, Algérie.
Figure 1.: le golfe d’Arzew : localisation des stations de prélèvement.
Figure 2. distribution des n-alcanes et des isoprénoides à la station 5.