ETUDE DE LA SURVIE DE SALMONELLA TYPHIMURIUM EN EAU DE MER NATURELLE
Imen Boukef
1*
, Monia Elbour
1
, Patrice Got
2
, Marc Trousselier
2
, Abdellatif Boudabbous
3
1
Laboratoire de Microbiologie, Institut National des Sciences et Technologie de la Mer, Salaambo, Tunisie
2
Laboratoire d Hydrobiologie Marine, Université Montpellier II, France
3
Laboratoire de Microbilogie, Faculté des Sciences, Tunis, Tunisie 
Résumé
La présente étude est effectuée en vue de suivre l’état de survie de Salmonellatyphimurium cultivée en eau de mer naturelle. Ainsi un
modèle bactérien expérimentalS.typhimuriuma été utilisé pour suivre la survie de la bactérie dans des conditions différentes (i) survie
en eau de mer à l’obscurité pendant 32 jours à température ambiante (22°C), (ii) survie en eau de mer en condition de rayonnement solaire
pendant 4 heures. 
Le suivi a concerné la cultivabilité (dénombrement des cellules cultivables), la détermination des cellules totales par marquage au Syber
Green et l’intégrité membranaire par le test Live/Dead.
Les résultats obtenus montrent que pour les cellules maintenues en eau de mer à l’obscurité nous avons une décroissance de cellules cul-
tivables (3 ULog) avec une altération de l’intégrité membranaire au bout du 18 jours de culture.
Cependant, pour les cellules ayant subi l’effet du rayonnement solaire, nous avons obtenu une décroissance de cultivabilité plus impor-
tante (4ULog) au bout de 4 heures avec une altération de l’intégrité membranaire décelée précocement. 
Mots clés : Survie, Salmonalla typhimurium, VNC.
Rapp. Comm. int. Mer Médit., 37,2004
266
Introduction
Le devenir des entérobactéries dans l’écosystème marin a suscité
plusieurs études (1, 2, 3). Cependant, seul un nombre restreint d’é-
tudes a été mené en Tunisie (4, 5). La présente étude est établie en vue
de comparer la survie de S.typhimuriumC52 etS.typhimurium
isolées de l’environnement, en condition d’eau de mer naturelle filtrée
exposée ou non au rayonnement solaire. 
Matériel et méthodes
les souches étudiées: S.typhimuriumC52, fournie par le labora-
toire d’hydrobiologie marine de l’université de Montpellier II et S.
typhimurium(k) isolée à partir des eaux usées d’une stations d’épura-
tion et identifiée à l’institut pasteur de Tunis.
Conditions expérimentales : les microcosmes de cultures sont des
précultures de 24 heures, lavées et maintenues dans des ?acons d’eau
de mer filtrée sur 0.2 µm (pH: 4.18, O
2
: 7.56, salinité: 37.8 %).
Les microcosmes sont suivis en condition (i) eau de mer naturelle
filtrée à l’obscurité, (ii) en eau de mer filtrée exposée au rayonnement
solaire et l’intensité lumineuse et la température sont relevées.
Les paramètres suivis sont : la cultivabilité (dénombrement en
CFU), le taux des cellules totales détecté en épi?uorescence après
marquage au Sybr Green et le pourcentage des cellules intègres déter-
miné par le test Live/Dead.
Résultats
Tests de survie en eau de mer naturelle filtrée à l’obscurité et à une
température ambiante:
Le dénombrement des cellules cultivables pour les souches S.
typhimuriumC52 et K présente une diminution similaire pour les
deux souches. Cependant, la soucheS.typhimuriumC52 ne présente
une dimunution b du nombre de cellules cultivables qu’après 4 jours
de latence (Fig.1a).
En comparaison de résultats obtenus antérieurement, nous consta-
tons queS.typhimuriumconserve sa cultivabilité plus longtemps (6,
7), probablement due à la présence de matière organique dissoute dans
l’eau de mer naturelle filtrée (2). 
Le taux des cellules intègres pour les deux souches C52 et K
présente une diminution similaire, néanmoins, le nombre des cellules
totales reste constant durant toute la durée de l’expérience (Fig.1b).
Tests de survie en eau de mer sous l’effet du rayonnement solaire:
Le dénombrement des cellules cultivables de S.typhimuriumC52
et K présente une diminution de même ordre après 4 heures d’exposi-
tion.
Le taux des cellules intègres pour S.typhimuriumC52 et K décroît
sous l’effet du stress. Cependant, cette diminution est plus importante
pour S.typhimuriumK (souche sauvage); ceci serait dû probablement
à une forme de résistance plus prononcée chez cette souche isolée de
l’environnement (1),(8),(9). Le nombre de cellules totales est main-
tenu constant durant l’expérience.
Références 
1-Gauthier M.J.et al., 1993. Nouvelles perspectives sur l’adaptation
des entérobactéries dans le milieu marin. Mar. Life, 3, n°1-2: 1-18.
2-Dupray E. et Derrien A., 1995. In?uence du passage de Salmonella
spp et E. coli en eaux usées sur leur survie ultérieure en eaux de mer.
Wat. Res.,29, 4: p1005-1011.
3-Trousselier M. et
al.,1998. Responses
of enteric bacteria to
environmental
stresses in seawater.
Oceanologica Acta,
21,6: 965-981.
4-Bakrouf A., 1992.
Bactériologie des
eaux critères et
études des variations
somatiques des
bactéries pathogènes
en milieu marin
(Pseudomonas
aeruginosa,
Salmonella paratiphy
B, Vibrion
paraheamolitycus et
Vibrio algynolitycus).
Thèse d’état Faculté
de Pharmacie
Monastir et l’unité
INSERM (Santé
Nice).
5-Zaafran S., 2002.
Effet de la lumière
solaire sur la survie
de Salmonella
typhimurium en
milieu marin. Thèse
de doctorat en
sciences biologiques
Faculté des sciences
de Tunis.
6-Caro A.et al.,
1999. Physiological
changes of
Salmonella
typhimuriumcells
under osmotic and
starvation conditions
by image analysis.
FEMS Microbiology
Letters, 179: 265-273.
7-Joux F. et al., 1997. Succession of cellular states in a Salmonella
typhimuriumpopulation during starvation in artificial seawater
microcosms. FEMS Microbiology Letters, 22: 65-76.
8-Mezrioui. N. et al.,1995. A microcosm study of the survival of
Escherichia coliand Salmonella typhimuriumin brackish water. Wat. Res.,
29, 2: 459-465.
9-Baleux B. et al., 1998. Survie et maintien de la virulence de Salmonella
typhimuriumVNC exposée simultanément à trois facteurs stressants
expérimentaux. Oceanologica Acta,21, 6: 939-950.
10-Sinton L.W. et al.,2002. Sunlight inactivation of fecal indicator
bacteria and bacteriophages from waste stabilisation pond effluent in fresh
and saline waters. Applied and Environmental Microbiology,68, 3: 1122-
1131.
Fig. 1: suivi de la survie en eau de mer à l’ob-
scurité de SalmonellatyphimuriumC52 et K
(32 jours) 
(a) suivi de la variation des cellules cultivables
(cfu/ml).
(b) suivi de la variation des cellules intègres
(%) par rapport aux cellules totales.
Fig. 2: suivi de la survie de Salmonella typhi-
mirium(C52 et K) en eau de mer avec exposi-
tion au rayonnement solaire. Variation en nom-
bre des cellules cultivables (cfu/ml) et en nom-
bre des cellules intègres (%) par rapport aux
cellules totales (cfu/ml).