SUR LA DIVERSITÉ DU PHYTOPLANCTON DES MILIEUX PORTUAIRES ET 
DES EAUX DE BALLAST DU GOLFE DE GABÈS (TUNISIE)
Dammak Zouari H.
1*
, Hamza A.
2
, Mahfoudhi M.
2
et Bouain A.
1
1
Faculté des Sciences de Sfax, Route Soukra, Sfax, Tunisie
2
INSTM Rue Madagaskar, Sfax, Tunisie - * Dammakr@yahoo.fr
Résumé
Le trafic maritime et les eaux de ballast sont identifiés comme des sources potentielles d’introduction d’espèces phytoplanctoniques nui-
sibles. Le golfe de Gabès qui produit plus que 70% de la richesse vénéricole de la Tunisie abrite trois ports et une des deux zones de bal-
last du pays. Afin de mieux contrôler la salubrité de nos exploitations conchylicoles, nous avons entrepris depuis 2001, un suivi de la
qualité phytoplanctonique de ces milieux dégradés. Cette étude nous a permis d’évaluer la diversité des populations de ces milieux et d’in-
ventorier les espèces introduites pouvant altérer les zones conchylicoles de la région. 
Mots clés: Phytoplancton, ports, eaux de ballast, diversité.
Rapp. Comm. int. Mer Médit., 37,2004
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Introduction
Le trafic maritime et les eaux de ballast sont de plus en plus incri-
minés dans les problèmes d’introduction d’organismes exotiques (1).
Le phytoplancton est l’un des élus de ces mouvements et les risques
sont majeurs si les espèces introduites sont toxiques.
Le golfe de Gabès constitue le principal pôle de production conchy-
licole du pays. Cette région est aussi connue pour ses infrastructures
portuaires et son important trafic maritime. 
La présente étude, effectuée depuis 2001, dans les ports de com-
merce de Sfax et de Zarzis et les étangs de ballastage du Terminal
Pétrolier du TRAPSA est venue renforcer le réseau national de sur-
veillance phytoplanctonique établi dans la région depuis 1995. De
plus, cette étude a permis la détermination de la diversité phytoplanc-
tonique de ces milieux et la capacité d’acclimatation dans notre
région.
Matériels et méthodes
L’échantillonnage a été réalisé au niveau de 4 stations dans le port
de commerce de Sfax, dans 3 stations dans le port de pêche et 9 sta-
tions pour le port de commerce de Zarzis. Pour le Terminal pétrolier
du TRAPSA, nous avons prélevé au niveau des étangs de ballastage,
dans une zone de communication avec le milieu marin ainsi que dans
les citernes de jauge des navires.
La détermination et le dénombrement des échantillons sont realisés
dans des cuves de sédimentation examinées au moyen d’un microsco-
pe inversé (méthode d’Uthermol) (2). Les paramètres physico-chi-
miques relevés sont la température, la salinité, le pH et les sels
nutritifs. Les nitrates sont dosés par chromatographie ionique, l’NTK
par volumétrie après minéralisation de l’azote organique, alors que les
ions phosphates sont évalués selon la méthode de Murphy et Riley (3).
La densité optique du complexe coloré est lue à 885 nm.
Résultats
Dans le port de commerce de Sfax, ce sont les dino?agellés qui
dominent sur les autres classes, ceci presque en toutes les saisons à
l’exception de l’hiver où les diatomées sont majoritaires. Dans les
ports de pêche de Sfax et de Zarzis, les dino?agellés dominent au
printemps à l’instar du statut phytoplanctonique de tout le golfe. Pour
les eaux de ballast ainsi que dans le jauge des navires, nous avons
constaté que les proportions des kystes de dino?agellés sont considé-
rables (Tab. 1).
Tab. 1. Liste des classes phytoplanctoniques dans le golfe de Gabès.
Les milieux à trafic maritime international semblent plus riches en
dino?agellés certainement véhiculés par ces mouvements maritimes.
Parmi les espèces introduites, nous pouvons citer Dinophysis sac-
culusqui s’est installé dans les ports de Sfax au printemps et en été
avec des concentrations assez importantes. De même Gymnodinium
breves’est manifesté avec des concentrations modérées dans tous les
ports du golfe de Gabès sans saison préférentielle.
Pour Alexandriumnous avons noté l’apparition de ces dino?agellés
soit occasionnellement comme Alexandrium acatenelladans le port
de Zarzis ou d’une façon assez permanente comme Alexandrium mar-
galefiiet Alexandrium tamarensedans les eaux de ballast (Tab. 2).
En comparant la qualité phytoplanctonique des eaux de ballast et
des eaux côtières voisines du Terminal, nous avons remarqué la pro-
gression d’espèces nouvelles telles que Gymnodinium brevedepuis les
bassins de déballastage vers la zone marine avoisinante. En effet, en
été, cette espèce est détectée dans les étangs de ballastage; puis nous
l’avons identifiée dans la région marine voisine en automne et en
hiver. Le même phénomène est décelé pour Alexandrium margalefii
qui apparaît dans les étangs de ballastage en automne pour regagner
la région avoisinante du Terminal en hiver.
Cette progression d’espèces nouvelles touche aussi Alexandrium
tamarensequi occupe la zone côtière du Terminal et apparait dans les
étangs de déballastage en automne (Tab. 2).
Tab. 2. Distribution des espèces nouvelles dans le golfe de Gabès iden-
tiÞes dans les ports.
Conclusion
La dominance des Dino?agellés est detectée dans toutes les stations
étudiées. Les proportions des kystes sont assez élevées dans les eaux
de ballast et dans le jauge des navires, ce qui est de nature à augmen-
ter les risques de contamination par dispersion dans les zones avoisi-
nantes. 
Cette surveillance de ces milieux dégradés nous a permis de mettre
en évidence l’introduction de nouvelles espèces viales navires ainsi
que leurs eaux de ballast. Certaines espèces sont répertoriées comme
toxiques et leur dérivation vers nos zones conchylicoles a été aussi
notée. 
Références 
1-Hallegraeff G. M., and Bloch C. J. 1992. Transport of dino?agellate-
cysts in ship’s ballast water: implications for plankton biogeography and
aquaculture. J. Plankton Res.,14: 1067-1084. 
2-Utermöhl H., 1958. Zür Vervollkommung der quantitativen phyto-
plankton. Methodik. Comm. Ass. Int. Limol.,9: 1-38.
3-Murphy J., and Riley J. P., 1962. A modified single solution method for
the determination of phosphate in natural waters. Annal. Chem. Acta.,27:
31-36.