LES CHAETOGNATHES DE LA MER MÉDITERRANÉE: INVENTAIRE ET REPARTITION
Ghirardelli E.
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*, Casanova J.-P.
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Dipartimento di Biologia, Università Trieste, Italy – * ghirarde@univ.trieste.it
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Laboratoire Biologie animale (Plancton), Université de Provence, Marseille, France
Résumé
En Méditerranée, 26 espèces de chaetognathes ont été signalées (1, 2). En réalité, seule la présence de quatre espèces benthiques et de 16
espèces planctoniques est certaine. Les mentions de trois d’entre elles sont erronées, deux sont à vérifier et l’une est probablement acci-
dentelle et ne peut donc actuellement figurer dans l’inventaire. Enfin, quelques espèces de spadelles des grottes obscures restent à décrire.
Mot clés: Chétognates, Mer Méditerranée
Rapp. Comm. int. Mer Médit., 37,2004
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Depuis quelques années, des inventaires faunistiques sont dressés
pour les aires maritimes de nombreux pays: c’est le cas pour les chae-
tognathes de l’Afrique du Sud, de la Belgique ou de l’Italie (2). Celui
du Maroc est connu depuis longtemps (3). Il était donc intéressant
d’actualiser l’inventaire de ces organismes sur l’ensemble de la Médi-
terranée, complétant ainsi celui dressé par Furnestin (1) pour les
seules espèces planctoniques, les plus nombreuses. Cette mise au
point s’avère nécessaire au moment où l’étude de la biodiversité
devient une préoccupation internationale.
1. Espèces présentes en Méditerranée
1.1 Espèces benthiques
Archeterokrohnia palpiferaCasanova,1986 a été draguée à 2000m
au sud-ouest de la Corse (4) et à 1500 m au large de Haïfa (JPC, obs.
pers.). Il faudrait continuer les prospections dans la couche d’eau sur-
montant le fond dans les plaines bathyales où vivent ces espèces ben-
tho-planctoniques.
Spadella birostrata Casanova, 1987 vit sur le fond entre 150 et
555m en mer d’Alboran, et entre 200 et 463m au large des côtes pro-
vençales.
Spadella cephalopteraBusch, 1851 est une espèce néritique com-
mune sur l’ensemble des côtes méditerranéennes.
Spadella ledoyeri Casanova, 1986 est connue de deux grottes sous-
marines obscures près de Marseille. Il semblerait que ce biotope soit
favorable à la spéciation, comme l’indique la présence d’autres
formes originales dans diverses grottes sous-marines (5).
1.2. Espèces planctoniques
Eukrohnia hamata Möbius, 1875. Quelques exemplaires ont été
signalés avec certitude en mer d’Alboran (6) où elle reste accidentel-
le.
Krohnitta subtilis Grassi, 1881 est une espèce à distribution orien-
tale, commune à l’est de l’axe corso-sarde.
Pterosagitta dracoKrohn, 1853 est présente dans le bassin occi-
dental, où elle jalonne le trajet du courant atlantique.
Sagitta bierii Alvariño, 1961 n’est mentionnée que dans les eaux
libanaises (7) et en mer d’Alboran (8).
Sagitta bipunctataQuoy & Gaimard, 1827 est une espèce du large,
signalée dans toute la Méditerranée.
Sagitta decipiens Fowler, 1905 est une forme de la mi-profondeur,
ubiquiste en Méditerranée (1, 9).
Sagitta en?ata Grassi, 1883 est l’espèce superficielle la plus com-
mune en Méditerranée.
Sagitta friderici Ritter-Zahony, 1911 est d’origine atlantique; parti-
culièrement fréquente le long des côtes nord-africaines, elle est signa-
lée jusqu’à Villefranche-sur-Mer au nord et au large d’Israël à l’est
(7).
Sagitta hexaptera d’Orbigny, 1835 est l’espèce la plus grande de la
Méditerranée (taille > 5 cm); c’est une ubiquiste du mésoplancton
profond.
Sagitta lyra Krohn, 1853 a à peu près la même distribution et le
même comportement que l’espèce précédente.
Sagitta megalophthalma Dallot & Ducret, 1969. Découverte à Vil-
lefranche-sur-mer, cette espèce mésoplanctonique a été trouvée aussi
à Naples et en Méditerranée orientale (10).
Sagitta minimaGrassi 1881 vit près des côtes comme au large, et
est signalée dans toute la Méditerranée.
Sagitta planctonisSteinhaus, 1896 est indicatrice du courant atlan-
tique en Méditerranée occidentale; elle y est donc moins profonde que
dans le proche Atlantique (1).
Sagitta serratodentata Krohn, 1853 est mésopélagique. Indicatrice
d’eaux à forte salinité (37-38‰), elle a une distribution orientale.
Sagitta setosaMüller, 1847 est néritique et tolère des faibles salini-
tés, d’où son abondance à l’embouchure des ?euves (Rhône, Pô). On
signalera ses plus grandes longueursdans les “lacs” de l’Ile de Mljet,
en moyenne Adriatique (11), et en mer Noire où l’on avait cru avoir
affaire à une espèce différente que l’on avait appelée S. euxina (12).
Sagitta tasmanica Thomson, 1947 a une origine océanique. Sa fré-
quence en Méditerranée diminue entre Gibraltar et les eaux tuni-
siennes.
2. Espèces “incertaines”
La présence de Spadella musculosaDoncaster, 1903 et de Spadel-
la profundaDoncaster, 1903, draguées entre 100 et 1100m de profon-
deur (13) dans le golfe de Naples devrait être confirmée. Il n’est pas
impossible, en effet, que des espèces benthiques vivent en profondeur
en Méditerranée, comme c’est le cas dans l’Atlantique. Par ailleurs,
quelques spécimens isolés, récoltés dans des grottes sous-marines
obscures, appartiennent probablement à des espèces de spadelles nou-
velles et restent à décrire (5).
Les espèces planctoniques suivantes:Sagittapseudoserratodentata
Tokioka, 1939, S. elegans Verril, 1873 et S.macrocephala Fowler,
1905 ont été signalées par erreur en Méditerranée. Quant à la mention
d’un individu de S. neglectaAida, 1897 au large d’Alexandrie (14),
elle pourrait résulter d’un transport accidentel à partir de la mer Rouge
où l’espèce est présente.
Références
1-Furnestin M.-L., 1970. Chaetognathes des campagnes du “Thor”
(1908-11) en Méditerranée et en mer Noire. Dana-Report, 79: 1-51.
2-Ghirardelli E., 2004. Chaetognatha. Fauna d’Italia(à paraître).
3-Furnestin M.-L., 1957. Chaetognathes et zooplancton du secteur atlan-
tique marocain. Rev. Trav. Inst. Pêches marit., 21(1-2): 1-356.
4-Casanova J.-P.,1986. Découverte en Méditerranée d’un chaetognathe
nouveau du genre archaïqueprofond Archeterokrohnia: description et
signification biogéographique.Rapp. Comm. Int. Mer Médit., 30 (2), P-III
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5-Casanova J.-P., 1992. Les chaetognathes cavernicoles de la Méditerra-
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14-Guerguess S. K., Halim Y., 1973. Chaetognathes du plancton
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