CARACTÉRISATION BIOCHIMIQUE D’UN CRUSTACÉ PHYLLOPODE ARTEMIA SALINA 
DE LA SALINE DE SFAX
Wassim Guermazi
*
, Habib Ayadi, Abderrahmen Bouaïn
Laboratoire de Planctonologie, Unité de recherche 00/UR/0907, Ecobiologie et Ecophsiologie animales, 
Département des sciences de la vie, Faculté des sciences de Sfax, Tunisie - Habib.Ayadi@fss.rnu.tn, * Wassim016@yahoo.fr
Résumé
Artemia salinade la saline de Sfax a été analysé dans plusieurs bassins de différents salinités (M1, M2, M3 et B1) et particulièrement au
niveau du bassin M2 (S = 180‰) entre le mois de mars et juin (1, 2, 3). Nous avons constaté des teneurs en protéine assez élevées chez
la femelle (en moyenne 215 µg / ind et des variations temporelles atteignant des maximum en période printanière, période à laquelleArte-
miacroit considérablement. Lorsque les conditions environnementales deviennent plus difficiles, ces teneurs baissent et Artemia arrête de
croître et consacre son énergie à la production de cystes.
Mots clés: Saline, Artemia , Protéine
Rapp. Comm. int. Mer Médit., 37,2004
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Introduction
Artemia salinaest un petit crustacé vivant dans les lacs salés, les
lagunes et les salines. Elle est pourvue de nombreux appendices, ne
possède pas de carapace chitineuse. Comme filtreur, elle se nourrit de
micro-algues, saisies à l’aide de ses pattes filtrantes. Ce crustacé eury-
halin est fréquemment rencontré dans les habitats salés et les marais
salants car il a la particularité de pouvoir vivre dans des eaux de sali-
nité allant de 5 à plus de 300‰. Artemia se reproduit de deux
manières, par ovoviviparité (production de larves vivantes) ou par ovi-
parité (production d’embryons en diapause, ou cystes).
Généralement, les protéines occupent le pourcentage le plus impor-
tant dans la composition de plusieurs crustacés (40-55% du poids sec)
particulièrement chez le phyllopode Artemia salina (4). C’est un type
d’alimentation de premier ordre chez de nombreuses poissons. Ainsi,
l’utilisation d’Artemiaà des fin aquacoles n’a cessé de s’amplifier
depuis la découverte de ses hautes valeurs nutritives. Nous sommes
intéressé à Artemia salina, particulièrement la souche de Sfax, afin
d’évaluer son potentiel énergétique pour des applications en aquacul-
ture.
Matériel et méthodes
La méthode de Folin Lowry modifiée est celle la plus couramment
utilisée. Des individus à différentes étapes de croissance (unités fonc-
tionnelles), cystes, nauplii et adultes mâles et femelles sont triés sous
une loupe binoculaire, puis broyés à l’ultraturaxe dans le réactif C;
on ajoute le réactif de Folin, une coloration bleue se révèle. La lectu-
re de la densité optique est faite à 700 nm. En se référant à la gamme
étalon des solutions de BSA à différentes concentrations, on peut
déterminer les teneurs en protéines au niveau de chaque stade de déve-
loppement.
Résultats
La teneur de protéine au niveau des cystes oscille entre 48µg/ ind et
169µg/ind respectivement au mois de juin et mois d’avril (en moyen-
ne 101.11µg / ind, ±61.84). Cette quantité de protéine est faible com-
parée à celle des autres unités fonctionnelles d’Artémia.(Fig. 1).
Ainsi, au niveau des nauplii, on note une légère diminution des
teneurs en protéines, le maximum est de 90.67 µg/ind au mois de mai.
Les teneurs en protéines des nauplii et des cystes sont presque com-
parables mais nettement inférieures à celles des adultes. Les femelles
adultes présentent une valeur maximale de 342 µg/ind et un minimum
de 85.67 µg/ind coïncidant souvent avec une ?oraison algale. Les
teneurs en protéines au niveau des mâles évoluent de la même maniè-
re que celles des femelles avec des teneurs qui oscillent entre
106.67µg/ind et 248 µg/ind respectivement au mois de juin et mois de
mars (en moyenne 163.50 µg/ind, ±60.07).
Discussion
Les teneurs en protéines augmentent de manière quasi-linéaire du
cyste à la femelle adulte (Fig. 2), ceci se traduit par une élévation de
la valeur calorifique qui est principalement due aux variations de la
composition qualitative et quantitative de ces substances organiques.
Les femelles montrent les plus fortes teneurs en protéines; les mâles
présentent des quantités plus faibles. Ceci pourrait être expliqué par le
fait que les adultes de plus grande taille contiennent plus de protéines
nécessaires à la reproduction et au maintien de l’individu. La biomas-
se de protéine diminue au mois de mai et juin; ceci pourrait être dû
aux conditions climatiques particulières. En effet, l’énergie dépensée
par Artemia adulte au cours de ces deux mois est utilisée pour
construire de nouvelles structures protéiques. A cet égard Artemia
arrête sa croissance lorsque les conditions climatiques deviennent
diffciles pour se reproduire.
Références
1-Toumi N., 1998. Contribution à l’étude géochimique et biologique des
marais salants de la saline de Sfax. DEA, Ecologie générale. f.S.S.univer-
sité de Sud.
2-Toumi N., H. Ayadi, 1998/ Etude des cycles saisonniers du zooplanc-
ton de la saline de Sfax. Bull. Inst. Nat. Des sciences et technologie de la
mer, N°spécial (4) : 60-63.
3-Toumi N., H. Ayadi, 2001. Artemia in saltworks of Sfax (Tunisia)
distribution and application in aquaculture. Med coast 01, E. Ozhan (Ed.)
pp 1007-1016. ISBN 975-1748 (2.cilt).
4-Sorgeloos et al., 1986. Manuel for the culture and the use of brine
shrimp Artemia in aquaculture. Artemia reference center. State University
of Ghent Belgium. 319 p.
Fig.1. Variation temporelle de la teneur protéique chez Artemiaau
niveau du basin M2 (absorbance à 700 nm).
Fig.2. Evolution de la teneur en protéine en fonction du stade de
développement d’Artemia.