L’étude a porté sur un secteur de la baie, depuis la région de
Boumerdès jusqu’au Cap-Djinet, entre les longitudes 003° 29’et 003°
43’Est et sous les latitudes 36° 45’à 36° 53’Nord. La baie de
Zemmouri se situe à l’Est immédiat de la baie d’Alger. Elle est très
ouverte aux conditions météo-océanologiques. (Fig. 1).
De ce fait, on assiste à des variations du niveau moyen de la mer et
des déplacements des lignes du rivage. Les phénomènes majeurs pou-
vant façonner le littoral sont la marée et le déferlement des vagues. La
marée est pratiquement nulle sur les côtes algériennes, ce qui permet
de déterminer le niveau moyen de la mer.
Selon Paskoff [1], ce niveau moyen peut être perturbé par des oscil-
lations limitées dans le temps, telles 
=
 les vagues et de légères ?uc-
tuations dues à des phénomènes saisonniers (variations du débit des
courants océaniques, de la pression atmosphérique, des vents domi-
nants et de la densité de l’eau de mer). Dans notre cas ces ?uctuations
s’expliquent par de faibles oscillations : les seiches. Afin d’appréhen-
der le système des rides d’avant-côte, deux levés bathymétriques ont
été effectués en deux périodes différentes : hivernale (mars 1983) et
estivale (juin 1983).
La pente de la plage sous-marine entre 0 et 20 mètres de fond est de
l’ordre de 2% toutefois perturbée par une remontée du fond visible sur
les profils bathymétriques. (Fig. 2). L’étroite relation existant entre les
différents paramètres océanologiques et dynamiques a montré que les
vents de secteur ENE et WSW ont engendré des directions de propa-
gation de houle. En période hivernale, les directions dominantes sont
relevées dans les secteurs Nord-Ouest, en été les houles de directions
Est et Nord - Est sont les plus fréquentes.
Les courants de dérive littorale montrent une prédominance vers
l’Ouest dans la partie orientale de la baie et permettent un transit d’est
en ouest et une distribution du matériel grossier. On arrive ainsi à enre-
gistrer la mobilité de la ride suivant le changement saisonnier.
Sur les profils bathymétriques de la figure 2 (–I et VI), s’observe une
nette migration de la ride vers la côte en période hivernale, la pente du
profilVI par exemple se fait ressentir à environ 300 mètres de la côte.
En période estivale, la mobilité de la ride est plutôt vers le large, et la
pente débute à 600 mètres de la côte.
Le sommet de ces rides est occupé par du matériel grossier; le plus
fin se situe au niveau des sillons, le même constat a été observé dans
le delta de l’Ebre [2].
Les profils de plages aériennes (fig, 3) montrent des largeurs de
plage très importantes en été, témoins d’un engraissement des plages
et d’une érosion de celles-ci en période hivernale.
Cette érosion se traduit par le phénomène de haute énergie, d’où le
déplacement de la ride d’avant côte vers la côte en hiver. Il semblerait
qu’il existe une véritable relation entre la mobilité de la ride vers le
large et L’engraissement de la plage et inversement.
Conclusion
Les changements morphologiques du littoral et la mobilité des rides
d’avant côte les plus importants s’observent pendant les périodes de
grandes tempêtes. La mer envahie la plage, qui se rétrécie en hiver.
Pendant la saison estivale, ces plages tendent à la reconstitution, d’où
un rééquilibre saisonnier. Le déplacement des rides et l’occupation de
leur sommet par du matériel grossier sont une conséquence des cou-
rants de retour, responsables de leur édifice et de la sélection de la gra-
nulométrie de leur composants.
Références
1 - Passkof R., 1985. Les littoraux. Impact des
aménagements sur leur évolutions.
2 - Guillén J. and Palanques A., 1993. Longshore
bar and trough systems in a microtidal, storm-wave
dominated coast : The Ebro Delta (Northwestern
Mediterranean).
Figure 1. Localisation du 
secteur d’étude.
Rapp. Comm. int. Mer Médit., 36,2001
7
LA MOBILITÉ DES RIDES D’AVANT-CÔTE ET LEURS RELATIONS AVEC LES VARIATIONS DE 
LA MORPHOLOGIE DE LA PLAGE AÉRIENNE EN BAIE DE ZEMMOURI EL-BAHRI, EST-ALGÉROIS
Hanifa Benslama
Laboratoire de géologie marine, FSTGAT, Université Houari Boumédienne, Alger,Algérie
Résumé
Les oscillations du niveau marin engendrent des variations de la morphologie de la plage aérienne et sous-marine ainsi que le changement
du tracé du trait de côte. On assiste tantôt à un engraissement, tantôt à une érosion de la plage, selon le cycle saisonnier et la mobilité des
rides d’avant côte.
Mots clés : Plage aérienne, ride, océanologie, trait de côte.
Figure 2. Profils bathymétriques (______ mars 83 ; ------ juin 83).
Figure 3. Profils topographiques de la plage aérienne à différentes