Rapp. Comm. int. Mer Médit., 36,2001
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Les recherches que l’un de nous a effectué pendant quatre années
(1975-1978) ont démontré la présence de certains entérovirus (cox-
sackie et écho) tant dans l’eau de mer du littoral roumain de la Mer
Noire que dans le sable des plages de ce littoral (1, 2). Des recherch-
es effectuées dans d’autres pays, dont celles de Bitton et al.(3), ont
démontré aussi que l’eau de mer peut être contaminée par des virus
entériques qui y persistent quelque temps. 
En ce qui concerne le sable des plages marines (sauf le sable de
dune) (4), à notre connaissance, ni la présence et ni la persistance des
virus n’ont été recherchées jusqu’à présent par d’autres auteurs . Mais
le sable des plages marines a une importance peut-être plus grande que
l’eau de mer à cause du contact généralement prolongé du corps des
baigneurs, surtout de celui des enfants. C’est pourquoi nous nous
sommes proposé de rechercher aussi la survie des virus entériques
dans ce milieu.
Matériel et méthodes 
• Sable de plage d’une zone polluée par des eaux d’égout et d’une
autre zone, non polluée, du littoral roumain de la Mer Noire et sable
de la rivière Somes (Roumanie) aussi d’une zone polluée et l’autre non
polluée.
• Souches des virus: poliovirus type 3 (P3) et coxsackie B3 (CB3) de
la collection du notre laboratoire, les tous deux étant maintenus dans
des cultures cellulaires. 
Préparation du sable pour l’expérimentation:
Des quantités suffisantes de chaque sorte de sable, de plage marine
et de rivière, polluée et non polluée ont été divisées en deux moitiés;
l’une a été stérilisée en autoclave et l’autre est demeurée non stérile. 
En adaptant d’après Hurst et al.(5), à chaque sorte de sable, stéril-
isé ou non, on a ajouté séparément des suspensions de P3 et CB3 en
concentration finale de 1x105 unités infectieuses cytopathogènes. Les
sables ainsi préparés ont été ensuite repartis par 2 grammes dans des
éprouvettes de 100/10 mm et maintenues aux températures de 4°, 22°
et 37° C, jusqu’a leur examen. À ce moment, dans deux éprouvettes
avec chaque préparation de sable on a étudié la survie de virus. A
chaque éprouvette on a ajouté 4 ml de éluant (solution Hanks) à pH
8.0, puis elles ont été agitées mécaniquement pendant 10 min et cen-
trifugées pendant 15 min à 2500 r/m. Le supernatant ajouté au pH7.0
et décontaminé antibactérien et antifongique par éther; a été inoculé
dans des cultures cellulaires pour déterminer la survie du virus par
l’examen de l’effet cytopathogène spécifique. 
Résultats et commentaires
Les résultats provisoires ont montré que les deux types de virus ont
des temps différents de survie dans ces deux sortes de sable.
Premièrement, on a constaté que dans ces sables le poliovirus a
survécu moins que le coxsackie virus, le maximum de la survie étant
de 45 jours pour le poliovirus, tandis que la survie de coxsackie a
atteint 60 jours plusieurs fois en l’ensemble des aspects visés à ces
deux sortes de sable (stériles ou non, de zones polluées ou non, les
températures de maintien). 
Ce qui semble aussi très intéressant c’est que le poliovirus a survécu
bien plus dans le sable marin que dans celui de rivière, surtout à 22°C,
qu’à 4°C et 37°C, un aspect qui nécessite d’être approfondi. Au con-
traire, la température optimale de survie pour le coxsackie virus a été
plus longue que celle du poliovirus, le temps de survie de celui-la étant
plus de 60 jours dans plusieurs observations. 
En ce qui concerne la survie de ces deux virus par rapport aux autres
aspects (sable non stérile ou autoclavé, ou celui provenant des zones
polluées ou non) les différences ont été apparemment non conclusives
à ce stade de la recherche. Il s’en suit que cette expérimentation doit
être approfondie avec les deux types de virus mentionnés et avec d'
autres virus (écho, colifage). 
Références
1. Nestor I., Costin L.,Sovrea D., Ionescu
N., 1976. Entérovirus isolés des eaux du
Danube et de la Mer Noire dans les zones
roumaines.Rapp. Comm. int. Mer Medit.,
24: 9. 
2. Nestor I., Lazãr L., Sovrea D., Ionescu
N., 1984. Détections d’entérovirus dans
l’eau de mer et le sable des plages. Zbl.
Bakt. Hyg. I.Abt. Orig. B., 178 :527-534. 
3. Bitton G., Farrah S.R., Montague C.,
Binford M.W., Scheuerman P.R., Watson A.,
1985. Survey of Virus Isolation Data from
Environmental Samples. University of
Florida, Gainesville, and U.S. Environ.
Prot. Agency Cincinnati OH., 171 p. 
4. Le?er E., Kott Y., 1974. Enteric virus
behavior in sand dunes. Israel J.Technol.,
12: 298-304 
5. Hurst C.J., Gerba C.P., Cech I., 1980.
Effects of environmental variables and soil
characteristics on virus survival in soil.
Appl.Environ. Microbiol., 40: 1067-1079.
NOTE PRÉ LIMINAIRE SUR LA SURVIE DE CERTAINS ENTÉ ROVIRUS
DANS LES SABLES MARIN ET DE RIVIÈRE
Ioan Nestor*, Tatiana Perseca, Marta Bajureanu
Institut de Santé Publique “Prof.Dr. Juliu Moldovan”, Cluj-Napoca, Roumanie
Résumé
On a étudié la survie d’une souche du poliovirus 3 et d’une souche du coxsackie B3 dans le sable marin et de rivière, stérile et non stérile,
de zones polluée et non polluée après 1, 3, 7, 15, 30, 45 et 60 jours, à 4°, 22° et 37°C. Le poliovirus a survécu moins que le coxsackie, la
survie étant favorisée par la température de 22°C pour le poliovirus et de 4° C pour le coxsackie. Cette recherche sera poursuivie avec
d'autres virus.
Mots clefs : survie, entérovirus, sable marin et de rivière.
Legende des figures : 
A= virus sans sable; B = virus + sable non pol-
lué stérile; C = virus + sable non pollué
non stérile; D = virus + sable pollué stérile; E
= virus + sable pollué non stérile
Fig. 1. Persistence de poliovirus 3 dans le sable de
Fig. 2. Persistence de poliovirus 3 dans le sable de
Fig. 3. Persistence de coxsackie virus dans le sable
Fig. 4. Persistence de coxsackie virus dans le sable