Rapp. Comm. int. Mer Médit., 36,2001
212
L'urbanisation croissante dans les zones littorales entraîne une augmenta-
tion très importante des rejets polluants dans le milieu marin aux abords de
grandes métropoles, comme Oran. En effet, outre la pollution due aux rejets
domestiques, il existe dans ce secteur d’importantes unités industrielles ainsi
que différentes activités particulièrement polluantes liées au port d’Oran.
Cette pollution conduit à la contamination des fruits de mer dont la consom-
mation peut engendrer des risques sanitaires. Les empoisonnements les plus
sérieux sont dus aux Mollusques bivalves, principalement moules et huîtres
qui, vu leurs capacités de filtrer de grands volumes d’eau, sont ainsi capables
de concentrer un grand nombre de particules et bactéries. Dans ce trava 
,
nous avons essayé, à travers l’impact des rejets polluants sur la qualité des eaux
du littoral (i) d’apprécier la contamination en bactéries fécales, (ii) de faire une
étude comparative entre les eaux de surface et des moules naturellement
présentes dans la jetée du port d’Oran.
Matériel et méthodes
Analyses bactériologiques : dénombrer les coliformes totaux, fécaux et
streptocoques fécaux dans du bouillon lactosé à 35°C, bouillon lactosé à
44.5°C et bouillon d’azide dextrose à 37°C, selon la méthode des tubes mul-
tiples. Recherche des Salmonella par un pré-enrichissement sur EPT,
enrichissement sur le bouillon sélénite de Na, isolement sur les gélosse Hek-
toen, identification selon les critères biochimiques. Recherche du Vibrion
cholérique par un pré-enrichissement sur EPA concentré 10 fois, un
enrichissement sur EPA simple concentration, isolement sur gélose GNAB et
identification par les épreuves d’agglutination. 
Résultats et discussion
1. Etude comparée de la contamination de l’eau et des moules 
2. Fréquences d’isolement des bactéries pathogènes : Enterobacter (31%),
Citrobacter (25%), E.coli (27%), Proteus (15%), Salmonella et Leclercia
adecarboxylata 2 fois/12 prélèvements, Aeromonas hydrophila 3 fois/12
prélèvements.
3.Variabilité des séries de dénombrement réalisées sur l’eau et les moules 
L’examen des coefficients de variation obtenus pour chacun des prélève-
ments (eau de mer et moule) fait apparaître une variation sensiblement plus
faible dans le cas des bivalves.
4. Relation entre la contamination de l’eau et des moules
On peut se demander si les variations observées sont indépendantes, ou si,
au contraire, la contamination des moules est liée à celle de l’eau au même
moment. Ces figures illustrent des droites de régression avec une pente pos-
itive, les corrélations sont hautement significatifs. Ceci signifie que la con-
tamination chez la moule est donc en relation avec celle de l’eau prélevée au
même moment. Il a été vérifié, par contre, qu’aucune liaison n’existe entre la
contamination des moules et celle de l’eau prélevée 24 heures plus tôt. (1)
Conclusion
Notre étude a confirmé l’enrichissement effectif des bactéries dans les
moules avec une sous estimation de leur nombre réel. Les techniques util-
isées pour la numération des bactéries ne permettent pas le recouvrement
total des bactéries entériques, stressées (2,3) L’eau de la jetée du port, con-
taminée par les Coliformes fécaux, enregistre un taux d’environ de 90% de
dépassement par rapport aux valeurs guides. Quant aux moules, en période
de chaleur, elles révèlent une plus forte contamination sur 12 prélèvements,
on constate 12 dépassements aux nombres guides (soit 100 %). L’utilisation
des bivalves comme «intégrateurs» de contamination bactérienne a été
appliquée aussi à la détection des pathogènes. Dans le cas des Salmonella en
particulier, nos résultats ont montré que la recherche sur la chair des moulesconduit à une plus forte fréquence d’échantillons positifs par rapport à celle
effectuée sur l’eau. Ceci vient confirmer les études démontrant la sensibilité
des moules dans le piégeage des Salmonella (4).Nos résultats suggèrent que
le milieu côtier est un écosystème dont les paramètres physico-chimiques
(température, pH, pression osmotique, matière organique), sont tels que les
bactéries qui s’y maintienne nt en survie, voire qui s’y développent, sont
capables d’une grande adaptabilité physiologique ; croissance en présence de
plusieurs polluants chimiques, en basses températures et en milieu hostile) et
génétique.
Références
1. Prieur D., Mevel G., Nicolas J. L., Plusquellec A., 1990. Interaction between bivalve molluscs
and bacteria in the marine environment. Oceanogr. Mar. Biol. Annu. Rev., 28 : 277 – 352.
2. Roszak D. B., Grimes D.J., ColwellR. R., 1984. Viable but non recoverable stage of Salmonella
entiridisin aquatic system. Can. J. of Microbiol., 30, 334-338.
3. Xu H. S., Roberts N., Singleton F. L., Aattawell R. W., Grimes D. J., Colwell, R. R., 1982.
Survival and viability of non culturable Escherichia coli and Vibrio cholerae in the estuarine and
marine environnement. Micrbiol. Ecol. 8 : 313-323
.
4 -Plusquellec A., 1992. La contamination bactérienne des coquillages. InCoquillages et santé
publique, du risque à la prévention(ENSP, Ed.), 51-70.
LA CONTAMINATION BACTERIENNE DE LA MOULE MYTILUS GALLOPROVINCIALIS
(LMK, 1829) DE LA BAIE D’ORAN 
AitTayeb  L. et Boutiba Z*.
Laboratoire de Biologie et Pollution Marines. Faculté des Sciences, Université d'Oran Es Sénia, Oran, Algérie.
Résumé
Notre étude a été réalisée en baie du port d’Oran, dans le but de comparer la contamination de l’eau et des moules (Mytilus
galloprovincialis, lmk, 1829) du même site par le dénombrement des indicateurs usuels, Coliformes totaux, fécaux et Streptocoques
fécaux, ainsi que la recherche de quelques germes pathogènes tels que les Salmonella, Vibrion cholérique, etc.
La concentration par les
bivalves est importante, mais diffère pour les trois indicateurs bactériens, les plus fortes abondances ont été rencontrés chez la moule, en période
de chaleur qui correspondent à leur repos sexuel . L’efficacité des moules comme indicateur de contamination et comme matériel de recherche des
bactéries pathogènes (Salmonella) a été confirmée.
Fig. 1 : Etude comparative entre le taux des Coliformes totaux chez les
moules et dans l’eau de mer.
Fig. 2 : Etude comparative entre le taux des Coliformes thermotolérants
chez les moules et dans l’eau de mer.
Fig. 3 : Etude comparative entre le taux des Streptocoques fécaux chez
les moules et dans l’eau de mer.
Fig.4 : Relation entre la contamina-
tiondesmoulesetl’eauparles
Coliformes fécaux.
Fig.5 : Relation entre la contami-
nation des moules et l’eau par les
Streptocoques fécaux.
X :  Moyenne,  d : Ecart type, V :Variabilité
Tab 1. Coefficient de variation sur les dénombrements sur eau et
Moules                         Eau de mer
XdVXdV
Coliformes totaux
2725663,5024,35%1683,33415,2424,66%
Coliformes fécaux
2112,50497,3223,54%1200449,7537,48%
Streptocoques fécaux
2945,83565,4719,20%1310,83438,3333,44%