Rapp. Comm. int. Mer Médit., 36,2001
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Introduction
La pêche du thon rouge Thunnus thynnusfait l’objet d’une ex
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a-
tion saisonnière à caractère artisanal. En 1992, sous la demande crois-
sante des marchés asiatiques, l’apparition d’une ?ottille industrielle
rayonnant dans la quasi-totalité du bassin occidental de la
Méditerranée, a modifié totalement l’ancienne stratégie d’ex
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caractérisée par des captures saisonnières littorales à la ligne morte et à
la madrague. Les captures qui auparavant étaient relative
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constantes, oscillant autour des 300 tonnes, sont passées brusquement
à 500 tonnes, puis à plus de 700 tonnes en 1995, 1996 et plus de 800
tonnes en 2000, selon une estimation récente.
Si cette nouvelle situation présente un intérêt économique év
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,
les risques sur l’espèce, biologique et écologique sont réels, d’autant
plus que des mesures lég
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s
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ives ont été prises pour étendre la limite
des eaux sous juridiction nationale. C’est dans ce contexte qu’une étude
a été menée à partir des captures commerciales de manière à caractéri-
ser la structure démographique du stock accessible, modifiée sous l’ef-
fet d’une nouvelle stratégie d’exploitation. Les résultats de la croissan-
ce sont présentés ci-après.
Matériel et méthodes
L’étude de la croissance a été menée par lecture d’âge à partir du
premier Rayon Epineux de la Nageoire Dorsale REND, observé en
coupe transversale sous lumière transmise.
L’étude porte sur 60 individus sélectionnés sur plus de 1000 spé-
cimens capturés entre avril et juin 1997, et complétés par 05 indiv i-
dus juvéniles pêchés deux années auparavant. Seules 50 pièces
osseuses ont fourni des résultats interprétables, soit un taux de lisi-
bilité de 83%.
La procédure de préparation des pièces pour observation suit un
schéma classique. Cependant, il a fallu élaborer une technique d’in-
terprétation particulière en raison des remaniements de la matrice
osseuse, ce qui se traduit par un recouvrement des premières stries
situées près du nucleus. A
fin de pouvoir discerner les premières
stries chez les individus âgés, une méthode basée sur le principe de
la diminution des accroissements avec l’âge a été appliquée. La posi-
tion des premières stries a été calculée à partir de REND prove
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t
de juvéniles capturés lors de leur apparition massive près des côtes
algériennes durant l’hiver 94/95. Les individus mesurant entre 15 et
30 cm, et donc d’âge 0
+
, présentent un nucleus dépourvu de stries.
Le rayon des premières stries observées sur des pièces provenant de
thons plus grands, mais de taille inférieure à 01,20 m, ont permis
ensuite de positionner les âges I et II. Ces mesures ont ensuite été
déduites de la matrice remaniée, et les bandes suivantes comptabili-
sées. L’âge a été ensuite comptabilisé à partir du nombre de bandes
( h ivernales) hyalines, en appliquant la convention du 1
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nvier (1).
Les résultats de la clé âge-longueur, sous forme de couples de
valeurs (t
,l
F
) ont permis de modéliser la croissance selon les
modèles de Von Bertalanffy et de Gompertz (2). dans laquelle la lon-
gueur l
F
représente la longueur à la fourche, classique chez les
espèces présentant une caudale fourchue.
Résultats
La relation entre la longueur du poisson et le diamètre de la pièce osseu-
se, condition sine qua nonede validation des observations, s’est avéré
satisfaisante (tab. 1).
Tableau 1 : Relation L
F
/R
T
(R
T
: Rayon Total de la pièce
osseuses)
La clé âge-longueur obtenue (tab. 2) indique 07 groupes d’âge. L’écart
inter-âge n’est pas systématiquement dégressif (tab. 2) en raison d’autres
facteurs liés à la sélection de l’engin, notamment :
- pour l’âge 1: surestimation classique car les plus petits individus
sont absents (phénomène e sélection de l’engin) ; cette hypothèse est
vérifiée car :
• l’armement ciblait les gros thons péchés au longline à la profondeur
moyenne de 60m correspondant à la thermocline, alors que les juvé-
niles sont généralement suprathermoclinaux ;
• le nombre d’individus de petite taille est relativement réduit dans les
captures, correspondant à une profondeur moyenne élevée pour les
jeunes âges ;
- pour l’âge 7
+
: sous-estimé, pour les mêmes raisons que précé-
demment mais dans l’autre sens, c’est à dire que les plus grands indi-
vidus, rares en raison de la mortalité naturelle, sont peu représentés et
plus profonds, ils échappent à l’engin, et la profondeur moyenne de cet
âge est faible.
Tableau 2 : Longueurs moyennes (cm) obtenues par la lecture
du REND
Les équations calculées (tab. 3), indiquent les paramètres de crois-
sance d’une équation en longueur pour le modèle de Von Bertalanffy
et d’une équation pondérale pour celui de Gompertz. Il est aisé de
retrouver l’équation pondérale du modèle de Von Bertalanffy à partir
de la relation taille poids qui fournit :
- un coefficient d’allométrie voisin de 3 ( b = 2,983) ;
- un poids éviscéré asymptotique de l’ordre de 798 kg.
Tableau 3 : Paramètres de l’équation de Von Bertalanffy et de
Gompertz .
Discussion et conclusion
La méthode d’âgéage appliquée s’est avérée utile, même si certains
écarts inter annuels ne sont pas dégressifs selon le principe de la crois-
sance. Cette anomalie est liée à la particularité du thon rouge dont le
développement est intimement dépendant de la quantité de nourriture
disponible (petits pélagiques) et certains individus âgés peuvent avoir
un taux de croissance faible si le milieu s’appauvrit (3).
Références
1- Mesnil B., 1988. ANACO : logiciel d’Analyse de Cohortes. FAO Doc.
Tech. Pêches, 101: 73 p.
2- Prager M. and Saila , 1987. Fishparm, software in dynamics. Elsevier
Scientific Publishing.
3- Farrugio H., 1981. Exploitation et dynamique des populations de thon
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g
eThunnus thynnus(L. 1758) Atlanto-méditerranéennes. Thèse de
Doctorat es Sciences, Univ. Scien. Techn. Languedoc USTL Montpellier :
325 p.
CROISSANCE DU THON ROUGE THUNNUS THYNNUSPÊCHÉ EN MÉDITERRANÉE SUD OCCIDENTALE
A. Chalabi*, S. Akkacha, M. Achour et S. Ferrache
Faculté des Sciences Biologiques, Laboratoire de l’Ecosystème Pélagique, Bab ezouar, A
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r, Algérie - abdelhafid
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Résumé
Le thon rouge Thunnus thynnusfait l’objet d’une pêche industrielle depuis quelques années. Cette nouvelle situation se traduit par une
modification de la structure démographique du stock capturable, objet d’une étude où sont fournis les résultats concernant la croissance.
Les pièces osseuses pour déterminer l’âge présentent un remaniement qui masque les premières stries. Cet inconvénient a été pallié par
une technique tendant à superposer sur les pièces opaques, les stries des premiers âges observées sur des pièces non remaniées apparte-
nant à de jeunes individus . Les résultats obtenus ont été modélisés selon les équations de Von Bertalanffy et de Gompertz.
Mots-clé : croissance, migration
Equation
rEtendue (cm)
LF=1,23 R
T
+ 0,018
0.8
20 - 293
Age
OIIIIIIIVVVIVII
l(taille moyenne)
2582,5119,2160,5191,3215,0243,2265,8
Ecarts
57,536,6641,3430,7523,5028,2122,62
(taux de croissance)
N total.
53677895
Modèle linéaire de Von BertalanffyModèle pondéral de
Gompertz
Paramètresl
8
Kt
0
W
0
Gg
